Dans le ventre de sa mère, Jérémy Fisher annonce déjà sa singularité avec ses mains et pieds palmés. Élevé avec bienveillance, il n’en est pas moins l’objet de toutes les curiosités et son avenir sur Terre semble vite compromis. Mais ses parents sont-ils prêts à laisser Jeremy filer vers la haute mer ? Travail choral pour des interprètes venus de différents univers dont le cirque, ce conte philosophique empruntant au théâtre d’ombres parle de la difficulté d’être parent, plus encore d’un enfant hors norme, et de la question de laisser grandir…voire de laisser partir. Jouant à merveille de l’ambiguïté entre attachement et détachement, réel et surnaturel, porté par une scénographie imaginée dans une coque de bateau retournée, pouvant aussi s’apparenter au grand ventre d’un cétacé, Jérémy Fisher immerge le spectateur jusqu’à l’intime et jusqu’au cou, au gré des puissants et imprévisibles roulis caractérisant l’expérience du lien filial…et plus largement celle de la différence.