les colons
2023 / Chili / vost / 1h40' / Drame
Film de Felipe Gálvez Haberle
avec Mark Stanley, Camilo Arancibia, Benjamin Westfall
Felipe Galves, réalisateur : ''L’histoire du film ne fait pas partie de l’histoire officielle du Chili. Elle ne figure pas non plus dans les programmes scolaires. Je ne connaissais rien du génocide des Indiens Selk’nam, appelés Onas par les blancs, dans notre pays. Je l’ai découvert en lisant un article, il y a quinze ans, qui mentionnait cette réalité cachée du génocide. À l’école, l’histoire du Chili s’arrête en 1973, on ne parle pas de la dictature qui a suivi. L’histoire officielle de la dictature n’a toujours pas été écrite. Est-ce que cela vaut la peine de la raconter, et surtout, comment le faire ? À l’issue de cette réflexion, je me suis intéressé à ces autres événements du début du XXème siècle, eux aussi ignorés. Que se passe-t-il dans un pays, quand on efface une page entière de son histoire ? Plutôt que cet effacement de la dictature au présent, pourquoi ne pas revenir à un autre effacement, qui a eu lieu cent ans auparavant ? Quelles en sont les conséquences jusqu’à aujourd’hui ?
L’île de Dawson, en Terre de Feu, a été transformée dans les années 70 en camp de concentration, puis d’extermination par la dictature de Pinochet, pour les membres du gouvernement et les proches d’Allende. Mais tout le monde a oublié qu’elle avait auparavant abrité un autre massacre, contre les indigènes. D’où l’importance, pour comprendre notre histoire récente, de remonter plus loin, au temps de la colonisation des terres indiennes.
Le film est un mélange de personnages ayant réellement existé et d’autres, inventés. Le président Montt a existé, tout comme Menéndez. La quasi- totalité des terres traversées dans le film appartiennent toujours à la famille Menéndez, implantée dans la Patagonie chilienne et argentine. Plusieurs archives du générique de fin montrent cette famille et on y voit le vrai José Menéndez, interprété par Alfredo Castro dans le film. Plusieurs archives du générique de fin montrent cette famille et on y voit le vrai José Menéndez, interprété par Alfredo Castro dans le film. Les personnages du film proviennent de ce récit, de ces archives retrouvées récemment, et des témoignages et entretiens qu’elles contiennent. Les Colons ne cherche pas à reconstruire une vérité historique, mais plutôt à réfléchir sur la façon dont la fiction, et notamment le cinéma, ont le pouvoir de modifier et déformer l’Histoire, de la réécrire."